Adrian Newey : « Il faut entrer dans la tête des pilotes »

Fraîchement débarqué chez Aston Martin après son départ de Red Bull post-Miami 2024, Adrian Newey ne tarde pas à imprimer sa marque. Chargé de concevoir la monoplace pour la saison 2026, sous un tout nouveau règlement technique, le légendaire ingénieur britannique mise autant sur la technologie que sur la compréhension humaine.

Avant le Grand Prix d’Émilie-Romagne à Imola, Newey a livré quelques clés de son approche. « J’ai parlé de manière approfondie à Fernando Alonso et Lance Stroll concernant les forces et faiblesses de la voiture actuelle, la corrélation avec le simulateur, etc. », explique-t-il. Pour lui, les pilotes jouent un rôle central dans la boucle de rétroaction qui oriente les choix techniques.

Mais là où Newey se démarque, c’est dans sa manière d’interpréter le retour des pilotes. « Ce sont des bêtes très intuitives », affirme-t-il. « Ils ajustent instinctivement leur style de pilotage pour compenser un défaut de comportement de la voiture, puis rapportent ce qu’ils ressentent… sans toujours se rendre compte qu’ils ont modifié leur propre manière de conduire. »

Pour l’ingénieur de 65 ans, c’est tout l’enjeu : comprendre non seulement ce que dit le pilote, mais aussi ce qu’il ne dit pas, voire ce qu’il ignore lui-même. « Il faut essayer de se mettre dans leur tête », conclut-il. Une déclaration qui résume parfaitement la philosophie d’un homme dont la science du détail va bien au-delà des chiffres.

Pedro de la Rosa, ambassadeur de l’équipe, ne cache pas son enthousiasme. Selon lui, la présence du "maître concepteur" a déjà « une influence énorme » sur l’écurie britannique. « Tout le monde veut travailler avec lui », dit-il.

Avec Newey aux commandes du projet 2026, Aston Martin affiche clairement son ambition de bousculer la hiérarchie dans la nouvelle ère technique à venir. Et à entendre l’Anglais, cette révolution commence dans l’habitacle, entre l’homme et la machine.